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Production pétrolière de l’Algérie : le rapport qui contredit l’optimisme de Sonatrach

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Dans son rapport « Pétrole 2017 » sur les perspectives à cinq ans, publié lundi 6 mars, l’Agence internationale de l’Énergie (AIE) indique que la production algérienne devrait légèrement baisser dans les années à venir, passant de 1,14 million de barils par jour (mb/j) produits en 2016 à 1,05 million de barils par jour en 2022.

Depuis son pic à 1,38 mb/j en 2007, la production a chuté à 1,11 mb/j en 2015, détaille le rapport consulté intégralement par TSA. Puis, elle s’est maintenue en 2016, en raison des performances réalisées dans les champs pétroliers de El Merk et Ourhoud, selon l’AIE.

Ces données contredisent le discours optimiste du PDG de Sonatrach Amine Mazouzi. En juin 2016, le patron de Sonatrach avait affirmé : « l’ère de la stagnation est derrière nous ». La production d’hydrocarbures est désormais « dans une phase de croissance », a-t-il ajouté.

En février dernier, l’agence officielle APS affirmait pour sa part que la production de pétrole de Sonatrach connaîtra une augmentation pour atteindre 82 millions de tonnes annuellement en 2020.

Investissements massifs de la compagnie nationale

Dans son rapport, l’AIE rappelle toutefois que les recettes pétrolières et gazières de l’Algérie sont passées de 51,4 milliards de dollars en 2011 à environ 18,3 milliards de dollars en 2016. L’agence juge la situation du pays moins inquiétante que les années précédentes en raison des mesures prises par la Sonatrach pour augmenter ses capacités de raffinage.

L’Algérie « s’efforce de gérer une forte baisse des revenus énergétiques et de relancer les champs pétroliers qui ont diminué depuis presque dix ans », peut-on lire dans le document. En effet, fin décembre 2016, la compagnie nationale a annoncé un programme d’investissements massifs de l’ordre de 63 milliards de dollars dédiés à l’exploration et l’exploitation (segment amont) sur la période 2015-2021.

Il y a deux ans, en décembre 2014, la Sonatrach détaillait déjà son vaste programme d’investissement sur la période 2015-2019, de 90,6 milliards de dollars (dont 71% dédiés au segment amont) pour augmenter sa production à 225 millions de tonnes d’hydrocarbures en 2019.

Avec ces investissements, la « Sonatrach espère au moins maintenir une production stable », indique de son côté l’AIE.

Risque de pénurie mondiale dans les cinq ans

En outre, l’Agence internationale de l’Énergie dresse un tableau très sombre du contexte mondial en raison de l’absence d’investissements suffisants dans l’industrie pétrolière. L’offre mondiale de pétrole pourrait avoir du mal à répondre à la demande après 2020, faute d’investissements suffisants dans l’exploration-production. Cette situation pourrait faire tomber les capacités de réserve à un creux de 14 ans et provoquer une hausse des prix, explique l’AIE.

La demande mondiale de pétrole, portée uniquement par les pays émergents (notamment la Chine et l’Inde), va quant à elle augmenter au cours des cinq prochaines années, franchissant le seuil symbolique de 100 millions de barils par jour (mbj) en 2019, puis en atteignant environ 104 mbj d’ici à 2022. En outre, les prévisions ont été revues à la baisse pour l’Algérie. L’AIE prévoit une croissance moyenne de la demande de pétrole de 2,8% par an contre une perspective de 3,5% observée dans le rapport 2016.

Hausse des investissements nécessaire

Pour éviter un nouveau choc pétrolier, il faudrait que les investissements dans l’industrie pétrolière -contractés ces deux dernières années en raison de la chute des cours- repartent à la hausse. « Si les investissements dans le schiste américain sont en forte hausse, les premiers éléments des dépenses mondiales pour 2017 ne sont pas encourageants », indique toutefois le rapport.

Les investissements dans les projets d’exploration-production ont baissé de 26% en 2016 pour s’établir à 433 milliards de dollars, rappelle l’AIE. En 2015, ils avaient déjà enregistré une contraction à hauteur de 25%.

L’offre portée par les États-Unis

Le rapport 2017 indique que la croissance de l’offre proviendra essentiellement des États-Unis, où la production de pétrole de schiste augmentera de 1,4 million de barils par jour (bpj) d’ici 2022, évalue l’AIE, « même si les prix restent autour de 60 dollars le baril ». Mais l’ampleur du volume de production dépendra de l’évolution des cours. En effet, l’AIE note que « les États-Unis réagissent plus rapidement que les autres producteurs aux signaux de prix. Si les prix grimpent à 80 dollars le baril, la production américaine (de schiste) pourrait augmenter de 3 millions de bpj en cinq ans ».

Dans un contexte où le baril serait à 50 dollars, la production de pétrole de schiste pourrait baisser dès le « début de la prochaine décennie ».

tsa-algerie


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