L’affaire défraie la chronique depuis quelques semaines au Burkina Faso : l’abbatage en masse d’ânes pour la vente de leurs peaux. Le marché est florissant car la demande chinoise est très forte. Du coup, la survie de l’espèce asine est menacée au Burkina Faso.
Les chiffres sont effarants. Selon la douane, entre octobre 2015 et janvier 2016, plus de 19 000 tonnes de peaux d’ânes ont été exportées vers Hong Kong uniquement par voix aérienne. Entre le 1er trimestre 2015 et le quatrième trimestre, la quantité exportée est passée de 1000 à 17 000. C’est dire que la demande va crescendo.
L’axe Nouna-Bomborokuy-Djibasso-Madouba, frontière du Mali, dans la Boucle du Mouhoun, est cité comme l’un des tronçons de trafic d’importantes quantités de peaux d’ânes vers la capitale Ouagadougou. En l’espace d’une année, le prix de la peau d’âne est passé de 1000 FCFA à 30 000 voire 40 000FCFA l’unité. Certains revendeurs arrivent à en écouler plus de 200 par semaine. Ça leur fait donc au bas mot 6 millions de FCFA hebdomadairement. Les peaux étant prisées, les prix des ânes sur pied ne cessent également de grimper. Alors qu’un âne pouvait s’obtenir à 15 000 FCFA, aujourd’hui, il faut débourser entre 45 000 et 100 000 FCFA à Djibasso, en fonction de la forme de l’animal.
Le Burkina Faso compte en moyenne 1,3 millions de têtes d’ânes. Pour la seule année 2015, 32 000 ânes ont été abattus pour leurs peaux. Si les choses continuent à ce rythme, beaucoup d’analystes craignent que l’on n’assiste à une extinction de l’espèce dans moins de 05 ans d’autant plus que l’âne ne met bas que tous les 02 ans et que la gestation de l’ânesse dure entre entre 350 et 405 jours. Il y a donc lieu de légiférer sur la question.
Aimé Florentin BATIONO
Ecodufaso/ Groupe Ecodafrik
