Vieilles de 22 ans, les relations entre le Burkina Faso et la Taiwan sont au beau fixe. Des hommes d’affaires burkinabè séjournent régulièrement à Taipei pour s’inspirer de l’expérience taïwanaise. En août dernier, les deux parties se sont retrouvées dans la capitale taïwanaise pour réfléchir sur l’épineuse question de l’énergie. La coopération est appelée à se renforcer dans bien d’autres domaines.
Après un premier rendez-vous en 2015, une vingtaine d’hommes d’affaires Burkinabè ont retrouvé leurs homologues taïwanais à Taipei. Les entreprises qui ont participé à ces rencontres B2B évoluent dans la construction et la maintenance d’ouvrages électriques, la distribution de pièces industrielles, la fourniture de groupes électrogènes, l’installation et la maintenance d’équipements,… Au terme des rencontres, des partenariats ont été noués. Des hommes d’affaires taiwanais ont également pris l’engagement d’effectuer le déplacement au Burkina Faso pour explorer les opportunités d’investissements. Présent sur place, le DG de la SONABEL, François De Salle Ouédraogo a échangé avec les investisseurs taiwanais sur la question de l’énergie conventionnelle et du solaire. Il a réaffirmé la disponibilité de la SONABEL pour la réalisation de travaux, la fourniture de matériels ou le montage d’usines de fabrication de matériels électriques. La Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL), la Chambre de commerce et d’industrie et des entreprises burkinabè évoluant dans le domaine de l’électricité et du solaire se sont particulièrement intéressées à la Tatung Company, géant de l’industrie énergétique à Taiwan depuis 1918. L’entreprise est spécialisée dans la production et la fourniture d’équipements solaires et électroménagers. Son DG est intéressé par le marché burkinabè. Des contacts ont été entrepris en ce sens afin de permettre à la SONABEL de bénéficier de l’expertise de Tatung Company.
Principaux axes de coopération
La coopération entre le Burkina Faso et Taiwan date de 1961. Elle sera interrompue en 1973 pour ne reprendre que le 02 février 1994 après 21 ans de rupture. Sur le plan politique, pour Taïwan, c’était une chance inestimable à saisir, car plus on a d’Etats à son compte, mieux on pèse sur les instances internationales telles que l’ONU en vue de la reconnaissance internationale du statut de l’île de Formose. Autant alors permettre un échange fructueux entre les deux Etats : aider le Burkina Faso à émerger tout en s’assurant de sa reconnaissance internationale et de son appui dans les plus hautes instances de la communauté internationale. Le Burkina Faso a axé la reprise des relations diplomatiques sur la promotion de l’autosuffisance alimentaire au moyen d’un programme spécial de développement de l’agriculture, notamment la production de riz et de coton, la promotion du secteur informel, la résorption du chômage par la relance de l’emploi des jeunes, le développement et l’amélioration du secteur de la santé, la construction d’infrastructures sportives,…
22 ans après la reprise, l’île de Formose intervient dans les secteurs de l’agriculture, de la santé, de l’environnement et de la formation professionnelle. Dans l’agriculture, la République de Chine a aidé à l’aménagement d’une superficie de 19 341 hectares pour la culture du riz pluvial, soit 20% de la production nationale. L’assistance sanitaire est matérialisée par la construction et l’équipement de l’hôpital national Blaise Compaoré. Taïwan intervient également dans la promotion des énergies solaires. Dans le domaine de la formation professionnelle, il faut mentionner la création du centre de référence de Ziniaré, du centre industriel à Bobo-Dioulasso, de lycées professionnels, de centres régionaux de formation professionnelle,…
Aimé Florentin BATIONO