Afin de pouvoir relever les défis auxquels elle peut être confrontée, l’entreprise doit pouvoir générer du profit. S’il existe de multiples façons de rentabiliser une affaire, la vocation du business model ou modèle économique sera d’en préciser la stratégie.
L’entreprise peut se rémunérer sur la vente de ses produits, la vente de ses services, les produits financiers dégagés par un décalage entre les paiements des clients et ceux des fournisseurs, etc. Un modèle économique décrit précisément comment l’entreprise va se développer et gagner de l’argent. En pratique, cela revient à définir ce qu’elle va vendre, auprès de quels clients, dans quel but, de quelle manière, et pour quel bénéfice.
La description du modèle économique est une des pièces maîtresses du projet de création d’entreprise. Elle remet au cœur des préoccupations, l’offre que l’entreprise compte proposer à ses clients, et notamment la manière dont elle va la créer, la délivrer et générer des bénéfices avec. La description du modèle économique va permettre à l’entreprise de déterminer les compétences qu’elle a besoin d’acquérir, de faire le point de ses ressources (matérielles, financières, humaines,…) de délimiter son étude de marché et de définir les grandes lignes de sa stratégie commerciale, d’esquisser les contours de son organisation en termes de production, de logistique, de gestion, etc.
Dans la démarche, l’entreprise doit garder à l’esprit que l’objectif final d’un modèle économique est de proposer une offre qui réponde à un véritable besoin pour ses clients, qui lui permet de se démarquer des autres, en innovant soit par l’offre proposée, l’usage qui en est fait, les moyens mis en œuvre, ou la stratégie commerciale. La construction d’un business model passe par l’analyse préalable du marché visé et de la concurrence existante, puis par la proposition d’une offre destinée à la clientèle visée et la présentation d’une stratégie. Le business model fait partie du business plan, document qui présente le projet de création d’entreprise dans sa globalité. En plus de la présentation du modèle économique, on y retrouve l’étude de marché, la présentation des entrepreneurs, les prévisions financières,…
Le business model, au cœur de la stratégie d’entreprise
Le business model Canvas a été mis au point par Alexander Osterwalder. Celui-ci conçoit l’élaboration du business model d’une entreprise comme un travail d’architecte. Ce travail doit reposer sur plusieurs variantes. Il est d’abord question de l’architecture de valeur (l’offre, la chaîne de valeur, le réseau de distribution, le savoir-faire de base à maîtriser, les partenaires essentiels). L’entreprise doit aussi s’intéresser à la proposition de valeur faite au client. Il s’agit d’une description précise des consommateurs et du problème que l’on résoudra chez eux. Il faut aussi prendre en compte le modèle de revenus dont le rôle consistera à analyser les flux financiers sortants et entrants. La différence doit être positive. La culture et les valeurs internes sont également des aspects très importants. Elles prennent en compte le style de management choisi, la nature des interactions avec les clients et autres partenaires extérieurs, les valeurs attachées à l’entreprise,…
Le modèle économique du Nigérian Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique, peut inspirer de nombreux jeunes entrepreneurs burkinabè. En août 2015, le magazine américain Forbes évaluait son patrimoine personnel à 17,3 milliards de dollars (15,7 milliards d’euros). À chaque étape de la croissance de Dangote Group – présent aujourd’hui dans le ciment, l’agroalimentaire, la logistique et l’immobilier -, l’homme d’affaires haoussa, originaire de Kano au Nigeria, a su trouver les bons alliés politiques pour assurer la progression de son chiffre d’affaires. L’homme d’affaires est aussi reconnu pour sa grande habilité intellectuelle, son impressionnant carnet d’adresses, son esprit d’innovation, son goût du risque,…
Aujourd’hui, la situation économique du Burkina Faso invite les chefs d’entreprises et les jeunes qui désirent entreprendre à repenser leurs modèles économiques. Le lancement d’activités nouvelles, le positionnement sur de nouveaux marchés ou vers de nouveaux clients, l’accroissement de la taille critique de l’entreprise sont autant de défis stratégiques délicats à appréhender et à maîtriser. En la matière IP Burkina, un groupe de jeunes innovateurs burkinabè fait œuvre utile. La structure a pour objectif de repérer des projets innovants, d’organiser des sessions de formations sur les nouvelles technologies et la création de starts-up,…
Ces innovateurs travaillent en collaboration avec certaines entreprises comme Kino Burkina, Yam Pukri, la Maison des savoirs, …
Parmi les jeunes burkinabè qui se lancent dans l’entreprenariat avec des modèles économiques assez intéressants, il faut aussi compter Dalila YARO. A 20 ans, cette jeune burkinabè étudiante en géographie et coopération internationale à l’Université de Montréal, est déjà une femme d’affaires avertie. En 2014, elle est l’initiatrice du concours Miss Hivernage Burkina Faso. Une année plus tard, elle crée Aidy Pearls, une boutique spécialisée dans la confection de bijoux en perles. Ayina So, entendez par là, « venez à la maison » en langue dioula est le nouveau projet sur lequel elle travaille depuis début 2016. Ayina So est non seulement un cadre de partage et d’échanges d’expériences entre jeunes mais aussi un tremplin de formation à l’entreprenariat.
Aimé Florentin BATIONO
ecodufaso.com / ecodafrik.com