Abus et le trafic des drogues-BF : « Les revenues des drogues sont blanchies et activent la corruption »
Le 26 juin prochain la Communauté internationale va commémorer la Journée Internationale de Lutte contre l’Abus et le Trafic des drogues. Au Burkina Faso, de nombreuses activités d’information et de sensibilisation seront à l’ordre du jour de la journée. En prélude de cette commémoration, nous avons rencontré le Secrétaire Permanent du Comité National de Lutte contre la Drogue (SP/CNLD), Mariam Diallo/Zoromé et le Président de l’Association Save The Future (ASF), Thierry Millogo, des acteurs clé de la question. Objectif, voir l’Etat des lieux du phénomène, son impact socio-économique les actions de prévention menées et les perspectives dans la lutte.
L’Abus et le Trafic des Drogues sont entrés définitivement dans le quotidien de certains jeunes burkinabè. Un constat combien malheureux lorsqu’on connait les effets néfastes de ses substances sur la vie des addictifs, leurs proches et toute la communauté entière. Le Burkina Faso n’est pas en marge de ce phénomène. Pour décrire l’état des lieux le SP/ CNLD, Mme Mariam Diallo/Zoromé explique : Il faut noter que le Burkina n’est pas à proprement dit un pays producteur de drogue. Cependant, sa situation géographique fait de lui une zone de transit des Drogues et stupéfiants. Selon les statistiques des services travaillants dans le cadre de la lutte contre l’abus des Drogues et des stupéfiants la situation est inquiétante voire alarmante car toutes les couches socio – professionnelles sont touchées surtout les adolescents et jeunes mettant ainsi leur avenir en danger. Mme Zorome précise cependant que les drogues consommées au Burkina Faso sont : le cannabis, la cocaïne, l’héroïne, les solvants ou les inhalant et certains médicaments de rue (Tramadol ou Armadol, bleue bleue etc.). La consommation des drogues s’accroit de jour en jour et implique d’avantage les scolaires a-t-elle ajouté.
L’Association Save the Future : un partenaire idéale pour l’éradication du phénomène
L’Association Save the Future est une association créée pour lutter contre les addictions. L’idée de la création de l’ASF a commencé en 2015. Elle s’est concrétisée au cours d’un grand lancement le 24 mars 2016 au Siège de l’association au cours d’une conférence de presse qui a regroupé environs une quinzaine d’organes de presse venus assister au lancement des activités. Présidée par Thiérry Millogo, l’ASF s’est constituée grâce au regroupement de personnes de bonne moralité qui souhaitent intervenir pour aider la jeunesse burkinabè à s’en sortir aux problèmes liés aux drogues, à l’alcoolisme, au tabagisme, etc. aux dires de son premier responsable.
A la question de savoir comment l’ASF compte mener la lutte contre les addictions, son Président, Thiérry Millogo a répondu : « Nos actions vont principalement être axé sur la prévention. Il s’agit pour nous de faire en sorte que ces jeunes n’entrent pas en contact avec la drogue. C’est-à-dire sensibiliser et prévenir les premiers usages. Accompagner les premières expériences pour qu’ils puissent s’en sortir. Augmenter les compétences des adolescents et leurs proches à dénoncer prendre en charge, à sensibiliser et à communiquer pour que de nouvelles personnes ne tombent pas dans le piège des addictions. Aussi travailler à éviter que de nouvelles personnes ne soient recrutées par les vendeurs de drogues. » Et pour leurs réalisations, un seul objectif : contribuer efficacement à la prévention et à l’élimination de toutes les formes d’addictions pouvant entraîner progressivement la destruction de l’homme et de son environnement.
Il insiste en expliquant que les questions d’addiction ont un champ assez vaste. C’est pourquoi son association veut d’intervenir essentiellement sur celle portant sur l’alcoolisme, le tabagisme et la drogue. Sachant bien qu’il y a d’autres formes d’addictions qui existent notamment le sexe, les achats compulsifs, les jeux, et la mode avec l’utilisation abusive de Facebook. Si l’on considère que l’avenir de notre pays passe par ces jeunes il est urgemment important que nous orienter nos interventions sur ces jeunes a confié M. Millogo.
26 juin 2012 : Aller en rang serré pour sauver des vies
Pour la commémoration de la Journée Internationale de Lutte contre l’Abus et le Trafic des Drogues, édition 2016, les acteurs comptent mener de nombreuses actions pour plus d’impact. Il va être question donc de :
- Formation des acteurs de lutte ;
- Les sensibilisations sur les méfaits de la consommation des drogues en milieu scolaire ;
- Les sensibilisations sur les méfaits de l’abus des drogues en milieu carcéral ;
- les sensibilisations grand public seront organisées dans six (06) régions ;
- l’élaboration d’un guide de sensibilisation;
- plaidoyer pour l’ouverture d’un centre psycho- médico-social pour le traitement des toxicomanes ;
- organiser des concours pour un environnement scolaire sain;
- plaidoyer pour la mise en place des cellules antidrogues dans les écoles.
En plus de ces actions de sensibilisation l’ASF quand a elle veut mener un plaidoyer pour la tenue d’un Forum de Chefs d’Etats de la Zone Ouest Africaine sur le sujet car convaincue que la lutte doit être régionale.
Si pour la SP/ CNLD, Mariam Diallo/ Zorome les attentes sont entre autres que la lutte contre la drogue soit la priorité des priorités, un engagement collectif et individuel pour lutter contre la drogue, une prise de conscience des méfaits des drogues, etc. de l’autre côté, le Président Millogo lance un appel à toutes les bonnes volontés à accompagner et travailler avec l’ASF afin qu’ensemble un travail soit fait pour que le Burkina ait « une jeunesse opérationnelle, efficace, ambitieuse et qui produit. »
Balguissa Sawadogo
Eocdufaso.com/ Groupe Ecodafrik