Le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale(HCRUN) a reçu, mercredi 25 janvier 2017, à Ouagadougou, l’Association nationale des travailleurs déflatés(ANTD). Les représentants des six mille (6.000) ex-travailleurs concernés disent attendre toujours leurs droits.
Les membres de l’Association nationale des travailleurs déflatés (ANTD) réclament toujours réparation, 26 ans après leur licenciement. Ils ont été reçus, mercredi 25 janvier 2017 par le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale(HCRUN). La rencontre s’inscrit dans le cadre de la série d’échanges que le HCRUN a entreprise depuis quelques jours, à propos des dossiers à lui confiés. A l’occasion, l’ANTD qui regroupe près de 6.000 personnes licenciées dans le cadre du Programme d’ajustement structurel (PAS) de juin 1991, a dénoncé la façon «disparate et insignifiante», réservée au traitement de leurs dossiers.A l’issue de l’entretien avec les membres du Haut conseil, l’espoir semble renaitre. «Au sortir des échanges, nous avons espoir parce que vu tout ce que nous avons vécu comme problème de scolarisation des enfants, avec des divorces, nous pensons que le HCRUN doit être sensible à nos préoccupations», a indiqué le président de l’ANTD Karim Niakara à la presse. A entendre M. Niakara, l’Association compte beaucoup sur le HCRUN pour entrer en possession de ses droits, car dit-il, la Banque mondiale avait préconisé, en son temps, le payement de 60 mois de salaire pour chaque travailleur déflaté. Il a précisé que «cette situation a été réglée de façon disparate et insignifiante».

Benoit Kambou, Président du HCRUN
De son côté, le président du HCRUN, Benoit Kambou a rappelé que 42 sociétés d’Etat qui employaient environs 6.000 travailleurs ont été «liquidées», suite aux mesures de mise en œuvre du Programme d’ajustement structurel (PAS) depuis 1991. Ces travailleurs, a-t-il poursuivi, provenaient des sociétés industrielles, commerciales, des banques, des mines, des transports et de l’agriculture. «Le règlement du moindre litige ayant généré des conséquences économiques et sociales néfastes contribue à accélérer la marche vers la réconciliation, l’unité nationale et la cohésion sociale », a assuré M. Kambou.
Le Programme d’ajustement structurel (PAS) a été imposé, dès les années 1980, par la Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI) à plusieurs pays africains surendettés. Le programme était censé redonner auxdits pays africains, un nouvel élan économique, de par la libéralisation de l’économie et la promotion du secteur privé.
Au Burkina Faso, après la chute du père de la Révolution burkinabè Thomas Sankara, en octobre 1987, les discussions engagées dès janvier 1988 par les nouvelles autorités, ont permis de mettre en œuvre le PAS à partir de juin 1991.
Alfred KANON