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L’AIE craint une pénurie de pétrole à partir de 2020

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Dans son rapport annuel sur les perspectives à cinq ans, l’Agence internationale de l’énergie alerte sur un possible choc pétrolier dans trois ans. Les investissements dans l’exploration-production ont baissé de 25 % en 2015 et de 26 % en 2016.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) s’inquiète de la chute des investissements dans l’amont pétrolier. Dans son rapport sur les perspectives pétrolières à cinq ans, le bras armé de l’OCDE pour l’énergie estime que la production de brut après 2020 pourrait ne pas suffire à satisfaire la demande. « Il y a un risque de vive augmentation des prix, à moins que de nouveaux projets soient lancés prochainement », écrivent les experts de l’Agence.

Tensions au-delà de 2020
Cela fait plusieurs années que l’AIE, qui défend les intérêts des pays consommateurs, lance ce type d’alerte, toutefois de plus en plus controversée. Selon ses calculs, les investissements dans l’exploration-production ont baissé de 25 % en 2015 et de 26 % en 2016, à 433 milliards de dollars. Et, « même si les investissements dans le pétrole de schiste aux Etats-Unis se redressent fortement, les premières indications sur les dépenses mondiales en 2017 ne sont guère encourageantes », indique l’agence. Alors qu’il faut plusieurs années pour que la décision de développer un projet pétrolier conventionnel se traduise par une augmentation de la production, l’Organisation estime que les projets engagés dans le passé suffiront à satisfaire la demande jusqu’en 2020, mais qu’il y aura des tensions au-delà.

La production des pays hors Opep, qui a baissé de 800.000 barils par jour (b/j) l’an dernier, devrait, selon elle, remonter cette année de 400.000 b/j, tirée par les Etats-Unis, le Brésil, le Canada, et le Kazakhstan, et accélérer dans les années suivantes (+3,3 Mb/j sur la période 2016-2022, à 60,9 Mb/j). Mais toute la question est celle du rythme auquel la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis va repartir : l’AIE table sur 500.000 barils par jour cette année, et, sur la période, entre 1,4 Mb/j (avec un prix du brut inférieur à 60 dollars) et 3 Mb/j (avec un brut autour de 80 dollars). « Une estimation plus que conservatrice », juge toutefois Alexandre Andlauer, analyste chez AlphaValue.

Beaucoup d’incertitudes sur la production

L’AIE estime par ailleurs que l’Opep, et notamment les pays à bas coût de production du Moyen-Orient (Irak, Iran, Emirats arabes Unis et Libye), contribuera à la croissance de la production à hauteur de 1,95 Mb/j, à 37,85 Mb/j. L’agence n’a toutefois pas pris en compte les conséquences éventuelles de décisions que pourrait prendre Donald Trump (taxes à l’importation , sanctions à l’égard de l’Iran ), estimant ne pas avoir à ce stade suffisamment d’éléments pour cela. « Il y a beaucoup d’incertitudes sur la production », a reconnu Fatih Birol, le directeur de l’AIE.

De son côté, la demande continuera, selon l’Agence, à croître à un rythme régulier, de 1,2 Mb/j par an. « Elle passera le seuil symbolique de 100 Mb/j en 2019 et atteindra 104 Mb/j en 2022 », évalue l’AIE. Soit, un gain net de 7,3 Mb/j sur la période.

Les baisses de consommation constatées dans les pays de l’OCDE, liées aux efforts d’économies d’énergie dans le transport et aux évolutions démographiques, seront compensées par les hausses dans les pays émergents, et notamment en Chine et en Inde. Même ralentie par rapport à la période 2011-2016 (+4,8 % par an), la demande chinoise restera significative, à +2,4 % par an d’ici à 2022, estime l’AIE.

LesEchos.fr


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