Après avoir sillonné plusieurs horizons à la recherche de conditions meilleures, c’est finalement au Burkina-Faso que le désormais patron de Z-cosmétique a décidé de s’établir. Avec un certain succès.
L’entreprise Z-cosmétique fourmille d’activités à l’heure où nous franchissons la porte pour nous entretenir avec son patron. Mohamed Zoromé est un self made man à qui le destin n’aura pas toujours souri. Après des études de franco-arabe dans une medersa à Bobo-Dioulasso, interrompues en 2003, il se lança dans le commerce de mercerie entre le Nigéria et le Cote d’Ivoire. Et le moins que l’on puisse dire est que ce ne fut pas une réussite. Au bout de quelques années, c’est la ruine qui va pointer son nez. Exit donc le commerce d’articles de couture. Notre entrepreneur va se lancer dans l’apprentissage de la fabrication de savons. Deux mois d’apprentissage et l’ardent désir d’entreprendre en plus auront suffi pour qu’il décide de regagner le pays natal avec un capital initial de 100 000F CFA qu’un ainé a bien voulu mettre à sa disposition. Résultat, c’est l’entreprise Z-cosmétique qui voit le jour. Elle fabrique toute une gamme variée de savons et emploie directement désormais trente-quatre(34) personnes, sans oublier les multiples associations de femmes qui l’approvisionne en beurre de karité. Aujourd’hui, Z-cosmétique écoule du savon dans toutes les régions du pays et même dans certains pays de la sous- région comme le Mali.
Bémol
Tout n’est pas rose pour autant. Malgré ces résultats, les banques ne délient les cordons de la bourse qu’avec une certaine parcimonie. Ce qui freine l’expansion de l’entreprise et par ricochet, le nombre de personne à embaucher. Sans oublier le beurre de karité qui est souvent hors de prix. Du coup, il est souvent obligé de mettre ses employés au chômage technique avec assure-t-il « un pincement au cœur ».Ce qui ne l’empêche pas de voir plus grand. Il aimerait diversifier la gamme de savons mais aussi la quantité produite. Il dit d’ailleurs être en contact avec une banque de la place en ce sens.
La parabole de la pierre qui roule…
« Il y a des opportunités au Burkina mais pour cela, il faut que les jeunes prennent leur destin en main ». Ailleurs n’est pas forcément mieux qu’ici. D’autant que lui-même y a connu de nombreux déboires. Comme le dit le proverbe « pierre qui roule n’amasse pas mousse ». «Mais, il ne serait pas de trop qu’ils soient soutenus». Un clin d’œil aux banques…De la part de celui qui a fait l’aventure avant de rentrer au bercail, c’est sans conteste un conseil avisé.
Soumana LOURA / burkinaonline.com