Qu’est-ce que la démarche qualité en entreprise ? Quelles sont les réalités au Burkina ? A l’occasion des Journées Nationales de la Qualité tenues le 26 juillet Ecodufaso s’est entretenu avec le Directeur général de Cité Com, Abdoul Azize Bamogo par ailleurs président de Publicitaires et Associés sur cette notion et ses exigences. Lisez!
Ecdoufaso.com : Dites-nous d’avantages sur cette notion de qualité.
M. Abdoul Azize Bamogo : La qualité doit être la base du succès d’une entreprise. Toute structure doit se satisfaire de ses services s’il y a la qualité. La qualité c’est le fait que toutes les parties prenantes d’une initiative soient satisfaites par la façon dont les choses sont faites et par le résultat obtenu à la fin du processus. Par exemple, si dans une entreprise les actionnaires, les travailleurs, les clients, les fournisseurs sont satisfaits par le fonctionnement de l’entreprise et par ses résultats alors là on estime qu’il y a de la qualité. C’est pourquoi c’est quelque chose d’indispensable dans un pays. Car la panoplie de ces acteurs forme la société globale. Si nos entreprises fonctionnent avec la préoccupation de qualité cela veut dire que toute la chaîne des collaborateurs bénéficie de ce que l’entreprise fait au quotidien.
Quelle lecture faites-vous de la prise en compte de la notion de « qualité » dans les entreprises au Burkina ?
On est à un niveau peut être encore balbutiant de l’intégration de la notion de qualité dans nos entreprises au Burkina Faso. C’est un sujet qui est très important pour les entreprises elles-mêmes mais pour le développement socio-économique de notre pays également. Ce serait tant mieux que cette préoccupation progresse et que la recherche de la qualité devienne un élément indispensable dans chaque entreprise.
Le fait que l’entreprenariat au Burkina Faso soit beaucoup plus caractérisé par le secteur tertiaire mais aussi par beaucoup de gens qui se débrouille en réalité peut être une préoccupation car il n’y a pas vraiment de professionnalisme en ce qui concerne l’aspect qualité. Beaucoup d’entreprises fonctionnent comme des commerçants c’est-à-dire que la préoccupation c’est de faire beaucoup de bénéfices ici et maintenant. Cela pose problème. Même si le client ou le fournisseur ne sont pas satisfaits on ne s’en préoccupe pas à la limite ? Cela n’est pas bon.
Qu’apporte-t-elle plus concrètement aux entreprises ?
La qualité garantie la survie de l’entreprise. Elle est le fait que l’entreprise travaille à garantir son présent et son future. Il s’agit de faire en sortes que l’entreprise arrive à s’en sortir dans son environnement actuel, mais qu’elle arrive aussi de par sa pratique à pérenniser son activité. Si l’on a une telle dynamique l’on arrive à avoir des entreprises qui sont les plus durables possibles. Dans certains pays comme le Japon ou la Chine il y a des sociétés qui ont des siècles d’existence. Il y a des raisons pour lesquelles elles arrivent à se pérenniser. Comme il y a aussi des grandes entreprises qui sont nées et disparaissent du jour au lendemain par ce qu’elles n’ont pas réussis à pérenniser leurs actions.
Publicitaires et Associés dont vous assurez la présidence est une structure qui réunit des agences de communication et qui a décidé d’élaborer sa charte qualité. Qu’en est-il de cette Charte qualité en cours d’élaboration ?
La Charte qualité de Publicitaires s’inscrit dans la dynamique de former des entreprises de qualité qui se distinguent par leur sérieux et la qualité de leurs relations avec leurs collaborateurs ainsi que des produits et services. Cette charte qualité va engager les agences membres de Publicitaires et Associées. Ce sera des engagements vis-à-vis de leurs clients, leurs fournisseurs, leurs travailleurs et des autorités publiques. Ces engagements nous permettront de mettre nos partenaires en confiance et de garantir un travail de qualité. Nous sommes des communicateurs et certaines entreprises mettent des sommes importantes pour leur communication. Si cette communication n’est pas de qualité elle ne va pas aider les entreprises à être plus compétitives. L’on peut avoir des entreprises qui ont de bons services mais compte tenu que la communication manque d’efficacité, elles seront devancer par d’autres entreprise sur le terrain par ce qu’il a manqué du bon travail sur le plan communication. Nous pensons qu’en tant que communicateurs, nous avons une grande responsabilité dans cet aspect de développement économique de notre pays. C’est au regard de cette responsabilité que nous avons décidé de travailler pour que la communication soit basée sur un engagement de publicitaires à produire un travail qui aide l’entreprise à atteindre l’objectif qu’elle se vise. Il ne s’agit pas en ce moment de faire de la publicité pour agrémenter l’actualité mais une véritable action de communication qui aide l’entreprise à atteindre véritablement ses objectifs. L’autre engagement c’est de faire en sorte que la communication puisse apporte une plus-value réelle aux organisations qu’elles soient privées ou publiques.
Plus concrètement ?
Nous avons déjà tenu 2 ateliers qui nous ont permis de prendre un certains nombres d’engagements. Il nous reste un dernier atelier que nous allons tenir bientôt. A l’issue de cet atelier nous aurons l’ensemble des engagements de publicitaires que nous allons consignés dans la charte. Ils vont constituer un engagement de nos membres vis-à-vis de nos collaborateurs pour faire un travail respectant des normes qualités. Cela signifiera que nos membres se distingueront des autres non membres par ces engagements pris. Nous nous réjouissons d’ores et déjà par ce que nous avons reçu des encouragements du ministre de la communication et de la présidente du conseil supérieur de la communication et du ministre du commerce de l’industrie et de l’artisanat et tout dernièrement ceux du premier ministre. Cela nous rassure que nous sommes sur le bon chemin. Nous avons reçu aussi les félicitations de l’ABMAQ. D’ici la fin de l’année nous pensons boucler la charte et la publier officiellement.
Le 26 juillet se sont tenues les Journées Nationales de la Qualité ? Publicitaires et Associés a occupé un stand d’exposition. Quelles étaient vos attentes en tant que participant?
C’est une très bonne initiative qu’il faut pérenniser. Je ne suis pas à ma première participation. Cependant mes attentes de ces journées c’était vraiment qu’elles permettent des échanges fructueux qui vont nous aider à avancer sur plusieurs domaines. Aussi qu’ils permettent à plusieurs secteurs d’activités à avoir des repères qui nous permettent d’introduire la qualité dans nos entreprises. J’étais beaucoup satisfait de ma participation à la table ronde sur le thème de la démarche qualité dans l’éducation. En tant que fondateur de « Africa Executive School » j’étais très satisfait de ce partage d’expérience mutuel. Cela nous a aussi permis de proposer un certains nombres de pistes sur lesquels nous pouvons positionner nos établissements pour qu’ils aient beaucoup plus de qualité dans les services. A ce niveau, il a été question de faire en sorte que l’accompagnement des apprenants des élèves et étudiants soit un outil qui les aide à s’insérer professionnellement. Publicitaires et Associés disposait aussi d’un stand d’animation lors des JNQ. L’idée c’est de présenter aux visiteurs la structure et particulièrement la démarche qualité afin que ceux qui sont intéressés puissent adhérer.
Le Premier Ministre lors de la visite des stands s’est longuement entretenu avec vous. De quoi avez-vous parlez ?
Oui ! Effectivement ! On a longuement discuté. Il a posé beaucoup de questions sur le secteur de la communication et principalement sur notre charte qualité. L’une de ses questions c’était concernant l’apport de la communication dans le développement économique du Burkina Faso. Nous avons expliqué l’importance de la communication dans le développement socio-économique du pays. Si on prend l’exemple du fait que le gouvernement dans sa démarche devrait être suivi et compris par la population. Il faut en ce moment une bonne communication. Sinon vous pouvez avoir une bonne politique mais avoir du mal dans la réalisation concrète. La communication permet au gouvernement d’avoir un fead back des administrés pour savoir et mieux ajuster les politiques. C’est aussi valable pour le public que le privé. Ces échanges avec le Premier ministre nous ont fait beaucoup plaisir.
En tant qu’entrepreneur quel appel avez-vous à lancer aux chefs d’entreprises ?
Premièrement c’est de dire que les autres corps de métiers peuvent aussi s’engager dans cette démarche qualité. Cela peut être intéressant. Il arrive que certains ne soit même pas au courant de cette démarche qualité ou ne savent pas ce que c’est. Si les structures faîtières de ces secteurs s’impliquent d’avantages alors cela peut intéresser les membres. L’appel aux autres entrepreneurs c’est de dire que c’est la qualité qui paie. Le manque de qualité peut provoquer beaucoup de charges avec des bénéfices en moins. Mais dans l’immédiat cela ne se ressent pas. Mais quand vous êtes capable de faire des études stratégiques sur la rentabilité, la productivité et les coûts générés et cachés que vous rendriez compte de ce qu’entraine le manque de qualité. Les entreprises doivent être dans la dynamique de la démarche qualité sur tous les volets du management en passant par les opérations et autres. A ce point j’invite les écoles à être plus attentives aux entreprises afin de proposer de curricula qui répondent aux besoins.
Il faudrait qu’on arrive à mieux structurer les entreprises et à créer un cadre qui va permettre aux responsables d’entreprises d’avantages se former et d’être plus ambitieuses pour pouvoir être plus compétitif sur le marché. C’est quelque chose à construire car la qualité c’est un processus qui permet d’intégrer des façons de faire qui permettent à l’entreprise de s’améliorer au fur et à mesure dans son processus et la conquête du marché. Dans ce qui est du domaine de la certification et de la normalisation il y a de plus en plus d’entreprise qui sont dans cette démarche.
Entretien réalisé par Balguissa Sawadogo