Jeune, belle, séduisante, débordante d’énergie, bref c’est avec une voix suave et très berceuse que Mlle Raïza Kaboré nous a reçus dans sa boutique « 226 KARA » située à côté de l’échangeur de l’Ouest à Goughin à Ouagadougou (Burkina Faso). « 226 Kara » c’est l’indicatif téléphonique du Burkina Faso plus Kara les initiales de la promotrice KAboré RAïza. « 226 KARA » est une boutique de vente de prêts à porter créés et cousus à Ouagadougou.
Mais si l’apparence jeune et féminine de Mlle Kaboré comparée à la qualité de ses créations impressionne, l’écouter est encore plus impressionnant. En effet cette jeune demoiselle aux ambitions grandes et à la passion religieuse partage son univers avec beaucoup d’espoir et d’engagement.
Raïza Kabore est une jeune étudiante en Master communication des entreprises, inscrite régulièrement dans une école burkinabè. Elle est née en Côte d’Ivoire, la capitale de la mode africaine ou elle grandit. L’on comprend très vite par là sa passion pour la mode. Ce sera finalement à l’âge de 9 neuf ans qu’elle déposera ses valises sur la terre de ses ancêtres le Burkina Faso. Là elle se consacrera à ses études même si elle nourrissait au fond d’elle-même la passion enfouie pour la mode. Cette passion enfouie se révèlera plus tard à l’université.
Pour la petite histoire, c’est à sa deuxième année d’université que l’envie lui revient de vendre des pagnes. Toute chose qui va bien marcher au fil du temps. Son business model consiste à vendre les pagnes toute en proposant des créations originale et personnalisée pour la cliente gratuitement. Toute chose qui va à ses dires copter très rapidement des clients.
Plus tard une amie lui conseillera de se lancer dans ses propres créations pour faire moins de pertes. Ce qui fut fait. « 226 Kara », verra donc officiellement le jour. C’est une boutique de prêts à porter inspirés et créés à partir des pagnes africains. Les créations sont faites selon les besoins du client : T-Shirt, ensemble tailleur, tenues de travail ou de sortie. La cliente apporte le pagne et nous lui proposons les modèles à sa convenance a expliqué la promotrice. Les créations vont de six mille francs en allant selon la complexité et l’originalité de la tâche.
Pour certains jeunes entrepreneurs la difficulté d’accès au financement peut s’avérer handicapante. Mlle Kaboré, elle a préféré commencer avec ses propres économies issues de la vente de pagnes qu’elle exerçait déjà. Elle a expliqué son choix au vue de son jeune âge et de la garantie pas toujours évidente, demandée par les banques classiques.
La boutique emploie cinq (5) professionnels de la couture avec 3 apprentis. Il y a des créations de tous genres allant des tenues de bureau aux tenues de ville, des jupes d’été, des vestes féminines en pagnes tissés, des créations pour enfants, etc. La spécificité de ses créations se trouve dans l’originalité des modèles et le mélange assez sublime des motifs pour faire une belle combinaison de couleurs.
Au titre des activités courant 2016 de « 226 Kara » se compte la participation de la maison au concours Miss Université du Burkina, des défilés de mode dans la sous-région notamment la Côte d’Ivoire et aux Journées Nationales de la Qualité où son défilé n’a laissé personne indifférente.
Aujourd’hui Raïza Kabore poursuit son petit bonhomme de chemin. Partagée entre ses études, les stages et son business elle nourrit de grands projets pour l’entreprise.
Côté projets et perspectives, Mlle Kaboré a confié vouloir ouvrir des annexes de 226 KARA à Ouagadougou et aussi dans les pays de la Zone UEMOA. De plus en plus de potentiels clients de la zone s’intéressent à ses créations et même au-delà le Canada, les Etats Unis et la France. Cela pourrait lui permette de capitaliser sur les coûts d’exportations très élevés des articles. Pour Mlle Kaboré plus question de vivre désormais sans sa passion, la création. Elle compte pour cela user de ses compétences de communicatrice pour donner une dynamique positive à ses créations. Et à ce sujet elle confie qu’une aide ne sera pas de trop.
Mlle Kaboré, est bien décidée à exporter ses créations et partant toute la culture burkinabè moins connue ailleurs. C’est par ce message aux traits de cris de cœur qu’elle se confie et se décrit : « Aujourd’hui au Burkina, la jeunesse se bât. Elle cherche des issus pour s’en sortir. Je suis jeune, je discute avec des jeunes qui cherche à entreprendre ou qui y sont déjà je me retrouve dans les mêmes problèmes. Nous voulons faire évoluer les mentalités positivement. Et s’il y a des personnes qui peuvent nous accompagner qu’elles le fassent sans hésitations. La mentalité des jeunes burkinabè a changé. Ils veulent travailler et ils sont aptes à le faire. »
Balguissa Sawadogo
ecodufaso.com / ecodafrik.com