La production nationale moyenne du riz est passée d’environ 90 000 tonnes à de 235 810 tonnes dès la campagne agricole 2008-2009. Cette production représente environ le 1/3 des besoins de consommation de riz, estimés à 450.000 tonnes par an. Les 70% restants sont importés. Ils représentent un manque à gagner considérable pour le pays et freinent le développement de la riziculture au plan national.
Selon les chiffres, l’Etat burkinabé investit chaque année plus de 45 milliards de francs CFA pour importer le riz ; principalement d’Asie. Aujourd’hui, tous les spécialistes s’accordent à reconnaître que les producteurs et les étuveuses de riz du Burkina Faso sont à mesure de couvrir les besoins de consommation du pays. Seulement, l’organisation actuelle de la filière et l’absence de protection contre les importations constituent des facteurs limitant pour eux. Pour inverser la tendance, dans le cadre de la mise en œuvre du Projet pôle de croissance de Bagré (PPCB), la maison de l’Entreprise pilote une vaste campagne de promotion et de commercialisation du riz de Bagré. L’initiative est soutenue par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement. Elle devra permettre d’accroître la compétitivité de quelques 3000 producteurs de riz opérant à Bagré et au sein de la plus grande rizerie, celle de l’Union diocésaine de riz de Bagré (Udirba).
Une approche multi media est utilisée pour cette campagne. En ce sens, depuis octobre et ce jusqu’en 2017, des jeunes iront de quartier en quartier pour sensibiliser les vendeurs à commercialiser le riz de Bagré et inciter les populations à consommer ce riz. Cette action sera soutenue par la diffusion de spots radio-télé. De grands artistes comme Sana Bob, Bonsa et la slameuse Anna ont à cet effet, composé un titre spécial pour la promotion du riz de Bagré. Grâce à l’application « Riz de BAgré » téléchargeable sur play store, tout consommateur peut localiser les lieux de vente et retrouver facilement la boutique la plus proche de lui.
En rappel, le riz de Bagré est de la variété TS 2, fruit de plusieurs années de recherche. Selon le projet pôle de croissance de Bagré, le riz de BAGRE de par sa qualité et sa disponibilité constitue une des solutions à l’atteinte des objectifs en termes d’autosuffisance alimentaire, de compétitivité des denrées locales et d’ouverture de marché. « Il est doux et facile à cuisiner, puisque n’utilisant pas beaucoup d’eau a la cuisson. » En plus de ces avancées technologiques, le riz de BAGRE peut être également un riz étuve. L’étuvage consiste à passer à la vapeur le riz PADDY, qui est le riz battu à la récolte.
Aimé Florentin BATIONO
ecodufaso.com / ecodafrik.com