La filière du soja au Burkina Faso fait l’objet d’un accord de partenariat avec Agropol, une association interprofessionnelle française en charge de la coopération et du développement international des oléo-protéagineux. Le document sera signé ce lundi 16 janvier à Paris. Il s’agit d’un engagement tripartite entre le ministère burkinabè de l’Agriculture, Agropol et la fondation Avril, qui travaille au développement des filières agroalimentaires et de l’agriculture familiale en Afrique.
C’est un partenariat destiné à accélérer le développement de la filière soja au Burkina Faso. Le ministre burkinabè de l’Agriculture, Jacob Ouedraogo : « Nous voulons toucher les différentes chaînes de valeur : la production, la transformation, la commercialisation. Le soja a beaucoup de possibilités. On peut produire du lait de soja, les tourteaux pour nourrir le bétail, on peut faire de la viande de soja. Maintenant, nous voulons accroître cette production, en augmentant aussi bien les superficies que les rendements. Nous organisons les populations pour faire en sorte qu’elles puissent avoir des revenus substantiels. Si nous arrivons à produire au-delà de ce que nous pouvons transformer, nous pouvons aussi l’exporter. »Depuis 2010, Agropol travaille avec 750 producteurs de soja au Burkina Faso sur 400 hectares. Le partenariat devrait passer à 8 000 hectares d’ici 5 ans ; il concerne toute la filière. Gwenaël Le Guillou, directeur d’Agropol : « C’est une opportunité pour l’ensemble du secteur de diversifier ses activités et pour ceux qui sont déjà dans la filière du soja, d’améliorer leur présence sur le marché, leur capacité à répondre aux besoins, tant sur la partie animale, c’est-à-dire la réponse pour les filières d’élevage, que sur une diversification en termes de soja pour l’alimentation humaine directe, à travers de la production notamment de tofu. »
Créer de nouvelles unités de transformation
Une somme de 500 000 euros, soit près de 328 millions de francs CFA, c’est le montant estimé pour financer le premier volet du partenariat signé à Paris. Après l’augmentation des surfaces de production, il faudra créer de nouvelles unités de transformation. Le Sud et le Centre-Ouest restent les grandes zones de production du soja, mais la légumineuse commence à s’étendre dans tout le pays. Matthieu Ouedraogo, Président du réseau MARP : « Il y a un engouement aujourd’hui au niveau national, mais en même temps, la filière n’est pas encore très bien connue. En ce qui nous concerne, nous avons pu former et accompagner plus de 15 000 producteurs depuis 2015. »
Directeur de La voix des champs, une entreprise agricole, Innocent Ouedraogo travaille aujourd’hui avec 2 700 producteurs de soja : « 90% de la production est destinée à la vente. Il y a 2 catégories de producteurs. Il y en a qui consacrent 50% à 60% de leur superficie à la production du soja. » La deuxième catégorie est constituée de petits producteurs. Le Burkina Faso produit actuellement moins de 20 000 tonnes de soja par an. Le pays veut atteindre 100 000 tonnes en 2020.
Stanislas Ndayishimiye
rfi