Un teint noir d’ébène une voix ferme, imposante et rassurante, Valérie Kaboré est une dame bien connue des Téléspectateurs de la télévision du Burkina (RTB) et aussi à travers ses nombreuses productions audiovisuelles. Directrice de Média 2000, Mme Kaboré est sur un grand projet dénommé Africa Brodcast Studio (Studio ABS) qui sera logé à Saaba à quelques encablures de Ouagadougou. Elue consulaire à la Chambre de commerce au titre des industries culturelles et créatives qui regroupent la radio, la télé, la presse écrite les évènementiels, la production audiovisuelle, Mme Kabore est aujourd’hui le visage de femme cheffe d’entreprise au sein du bureau consulaire de la Chambre de commerce de Ouagadougou.
Courageuse est-on tenté de dire lorsqu’on sait le caractère « phallocrate » du milieu des affaires. A l’orée du 08 mars 2017 Journée Internationale de la Femme, nous nous sommes entretenues avec la représentante des femmes dans le milieu des affaires au Burkina à l’occasion de la rencontre des femmes cheffes d’entreprises et la SG de l’OIF, Michaelle Jean. Lisez !
Depuis un certain temps le Burkina Faso dispose d’un nouveau bureau consulaire de la chambre de commerce. Vous êtes la seule femme de ce bureau nouvellement élu. Comment avez-vous vécu le processus en tant que tel ?
Seule femme dans le bureau national parmi 21 membres officiels du bureau national. C’est vrai que cela a été une lutte depuis le début du processus. Il fallait d’abord se battre dans son secteur d’activité pour être élu par ses pairs, ensuite une fois qu’on a intégré le collège des 150 électeurs, il fallait ensuite choisir les vingt et une personnes.
C’est vrai qu’à chaque fois, il y a eu des challengers, mais je me suis toujours tirée d’affaires. Aujourd’hui ce qui est important, c’est de travailler de manière groupée et en synergie. Car la lutte finale c’est l’intérêt de nos entreprises, le progrès économique du pays qui est plus important que les postes. Ce que je vois au sein de la chambre de commerce une fois la guerre de leadership passée, les gens travaillent la main dans la main. Toute chose qui me motive à poursuivre car quand vous êtes dans le monde de la création, vous n’aimez pas les bruits de divergences.
La Secrétaire générale de l’OIf a rendu visite à la Chambre de commerce du Burkina Faso dans le cadre de son séjour au Burkina Faso pour la fête du cinéma africain. Comment avez-vous accueilli cette visite en tant que femme cheffe d’entreprise ?
Cette visite nous a beaucoup honoré à partir du moment où elle est venue pour le FESPACO. En effet, l’on ne s’attendait pas à ce qu’elle puisse cibler de façon directe chaque secteur d’activité comme elle l’a fait. Venir à la rencontre des femmes opératrices économiques du pays, cela a vraiment été un honneur pour nous et je pense qu’elle nous a écoutés. Elle a exposé sa stratégie économique aux femmes. Et comme j’aime le dire, dans une stratégie il faut savoir faire la lecture pour pouvoir en tirer profit. Toute chose qu’elle a su faire en nous présentant, toutes les possibilités et tout le potentiel que la francophonie peut nous apporter.
C’est à nous de prendre cela intelligemment avec des synergies d’actions pour pouvoir tirer le maximum de profits. Rencontrer une institution de cette taille ce n’est pas forcément l’espèce sonnante et trébuchante c’est toute les idées qu’il y a derrière et qu’elle peut défendre comme cause de la femme, c’est cela qui est important. Mme Michaëlle Jean est une porte-parole pour les femmes ce qui est important pour notre économique et pour l’accompagnement des dirigeants.
Quelles sont les difficultés que vivent aujourd’hui les femmes cheffes d’entreprises au Burkina Faso?
Il y a les problèmes de financement, les problèmes de formation, les problèmes d’écoulement et de circuit. Mais surtout les problèmes de règlementation de certains secteurs. Prenez l’exemple des achats bord-champ de certaines productions, qui ne permettent pas aux entreprises formelles de fixer librement les prix. Le Président de la Chambre de commerce a déjà été saisi pour cela et nous pensons qu’il va s’y pencher les prochains cinq ans.
Quels sont les changements escomptés en 2017 en tant que femmes cheffes d’entreprises ?
La participation de la femme à l’économie nationale est une évidence. C’est bien connu et reconnu. Et avec toutes les perspectives du Plan National de Développement Economique et Social (PNDES), la position de la femme est transversale.
Dans tous les secteurs d’activités nous sommes impliquées. C’est à nous de pouvoir saisir ces opportunités pour nous affirmer et avancer. Le législateur est déjà conscient de certaines faiblesses au niveau. Au niveau politique ils sont en train de créer une synergie pour le financement de nos entreprises. C’est aux femmes de donner un certain dynamisme à la gestion quotidienne de leurs entreprises, pour pouvoir tirer le maximum de profits de tous ce qui se prend comme mesure en notre faveur.
Présentez-nous Media 2000.
Media 2000 est une agence de communication qui a eu 25 ans le 19 septembre passé. L’agence exerce dans la production audiovisuelle. Après vingt-cinq ans on pense à autre chose. Nous sommes en train de monter un projet de création d’infrastructures pour pouvoir faire de la production à grande échelle. C’est-à-dire créer une vraie industrie culturelle à la sortie Est de Ouagadougou. C’est un projet déjà réalisé et qui sera effectif dans au maximum huit mois.
Nous sommes en train de créer la première infrastructure, il va rester l’aménagement et l’équipement du centre. L’on pourra y réaliser des séries télé, et certains évènementiels au Burkina Faso.
Propos Recueillis : Balguissa Sawadogo
Balguissa Sawadogo
ecodufaso.com / ecodafrik.com